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L’Aigle de Sang

janvier 16, 2021 8 lire la lecture

L’Aigle de Sang - Viking Héritage

L’aigle de sang | Le supplice des dieux vikings

Les Vikings sont connus pour être une civilisation de barbares sans aucune pitié. Couramment décrits comme des êtres impitoyables aux pratiques inhumaines, leur réputation est cependant en grande partie exagérée par les historiens médiévaux.

Pourtant, dans chaque histoire réside une part de vérité ! La barbarie viking prend tout son sens dans certains rituels et pratiques sanguinaires utilisés à cette époque : l’aigle de sang en est le parfait exemple.

L’aigle de sang est un rite d’exécution nordique ancestral d’une cruauté et d’une atrocité incroyables. Considéré comme châtiment ultime qu’on puisse subir, il est uniquement réservé aux plus grands sacrilèges. C’est ce qui explique que seuls quelques personnages historiques, se comptant à peine sur une main, ont été victimes de cette tragédie.

Vous voulez comprendre pourquoi ce mode d’exécution fait autant parler de lui ? A-t-il été réellement utilisé pour venger la mort de Ragnar ? Pour démêler le vrai du faux, on vous fait découvrir l’histoire, l’origine et la signification du fameux aigle de sang !

L’origine de l’aigle de sang : le châtiment divin !

Tout savoir sur L’Aigle de Sang | L’ultime sacrifice au dieu Odin !

 

De signification encore très obscure, l’aigle de sang n’est pas un rituel d’exécution anodin. En effet, dans toute la littérature scandinave, il n’aura fait que quatre victimes, mais pas des moindres.

Tantôt décrit comme un rite d’exécution, tantôt dépeint comme une cérémonie sacrificielle, le caractère théâtral et brut en fait une peine singulière qu’on ne retrouve dans aucune autre culture. Aujourd’hui encore, il demeure un réel mystère, tant pour le public que pour les historiens.

La cruauté de cette pratique est mise en avant dans diverses œuvres cinématographiques, en particulier la série Vikings, et suscite de nombreuses questions chez les téléspectateurs :

  • Pourquoi une telle pratique existe-t-elle ?
  • Quel sacrilège fallait-il commettre pour la mériter ?
  • Quels personnages historiques ont subi ce supplice ?
  • Quelle est l’origine et la signification de ce rite ?

Aujourd’hui encore, on n’a pas tous les éléments en notre possession pour répondre à l’ensemble de ces questions. Néanmoins, au fil de cet article, on tâchera de démystifier ce phénomène viking aussi brutal qu’intrigant.

L’aigle de sang : mythe ou réalité ?

Les sagas historiques vikings décrivent en détail le déroulement de ce rituel, un acte d’une cruauté inégalée. Au cours de l’aigle de sang, les victimes sont maintenues en vie tout au long du supplice, tandis que les côtes qui se trouvent du côté de leurs dos sont brisées. Elles sont, une à une, tranchées et détachées de la colonne vertébrale, puis écartées afin d’exposer les poumons du sacrifié.

Dans certains cas, le châtiment va plus loin : les côtes, les poumons, et parfois même les intestins des condamnés, sont extirpés pour former des ailes sanglantes. C’est de cette affreuse image que découle la fameuse appellation.

Malgré tous ces détails épouvantables, la véracité historique de ce supplice scandinave fait encore débat. Entre fait réellement pratiqué au cours de l’ère viking, et pure invention littéraire, il n’existe aucune preuve historique qui puisse trancher sur cette question.

En effet, les références nordiques sur l’aigle de sang ne sont pas nombreuses, et les rares sagas qui existent remontent toutes à l’époque qui succède à la christianisation de la Scandinavie.

Un rite d’exécution ou de sacrifice Odinique ?

Tout savoir sur L’Aigle de Sang | L’ultime sacrifice au dieu Odin !

 

Il est connu que les Vikings n’ont jamais été des enfants de chœur. Après chaque victoire, ils torturent leurs ennemis et les offrent au dieu Odin. Un de ces rituels était celui de l’aigle de sang, le plus terrible d’entre tous. Sa simple suggestion faisait fuir des villages entiers !

Les sagas vikings s’accordent toutes sur sa cruauté, mais quelques divergences subsistent sur ses modalités ainsi que sur sa réelle valeur entre les différentes sources :

  • Dans la Haralds saga hárfagra et l’Orkneyinga saga, il s’agit d’un rituel de sacrifice au dieu Odin. Après chaque conquête, les Vikings sacrifient leurs ennemis pour avoir la bénédiction de ce dernier ;
  • Dans la Ragnars saga Loðbrókar, la Gesta Danorum et la Knútsdrápa, il serait en revanche un moyen de vengeance. Utilisé en l’occurrence par les fils de Ragnar pour venger le meurtre de leur père par le roi Ælle de Northumbrie ;
  • Selon le Reginsmál et Orms þáttr Stórólfssonar des sources mythiques de légendes vikings, stipulent que l’aigle de sang est même utilisé par des créatures divines.

En plus de ces différences, ces mêmes sagas ne décrivent pas le déroulement de cette opération de la même manière. Dans quelques-unes de ces sources, notamment le Reginsmál, la Ragnars saga et la Gesta Danorum les côtes ne sont pas incisées. Un aigle est gravé dans le dos de la victime, et du sel est parfois jeté dessus.

Quoi qu’il en soit, l’historien irlandais Alfred Smyth soutient l’historicité de l’aigle de sang. Il affirme qu’il s’agit clairement d’un rite de sacrifice humain au nom du dieu viking Odin.

L’aigle de sang, une pure invention littéraire ?

Dans un article publié en 1984, Roberta Frank décrit l’aigle de sang comme « L’oiseau qui n’aurait jamais été ». L’article intitulé Atrocités viking et vers scaldique : le rite de l’aigle de sang, remet en question l’existence même d’un tel rituel.

Les sagas vikings étant majoritairement écrites après la christianisation des pays nordiques, elle stipule que les auteurs ont mal interprété les anciens versets scaldiques. Selon elle, cette mauvaise transcription de la strophe du Reginsmál est due au kenning (une syntaxe particulière) du mot « aigle ».

En plus de cela, Roberta continue en décrivant le Reginsmál comme étant : « un récit énigmatique et allusif et difficile d’interprétation ». Étant malheureusement la seule source de l’ère viking à attester de son existence, il est très difficile d’établir sa véracité.

L’explication retenue par Roberta est que cette pratique ne serait qu’une simple allusion au fait de laisser la dépouille des ennemis face contre terre sur le champ de bataille, pour que les charognes puissent déchirer et déchiqueter leurs dos.

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Un mythe chrétien pour diaboliser les Vikings ?

De nombreux autres historiens viennent appuyer la théorie selon laquelle l’aigle de sang ne serait que pure invention. Pire encore, il s’agirait d’un mythe créé par les chrétiens, ennemis jurés des Vikings, dans le seul but de les diaboliser.

En plus de Roberta Frank, deux autres historiens, David Horspool et Ronald Hutton, s’accordent pour dire qu’il s’agit d’une création purement conçue pour induire une sensation d’horreur maximale.

Selon ces derniers, il est tout bonnement question d’un mythe chrétien sans fondement historique qui résulte de :

  • L’incompréhension et la mauvaise interprétation d’anciens versets nordiques ;
  • auxquels sont ajoutés des détails de récits de martyres et héros chrétiens, ce qui serait à l’origine de ce rite de torture atroce.

En effet, en comparant certaines particularités de l’aigle de sang à certains récits chrétiens, la théorie du mythe reste plausible. Prenons pour exemple le récit relatant la mort Saint-Sébastien, qui eut les côtés de son dos déchiqueté par des flèches, qui fut abandonné et en un second temps dévoré par des charognards.

La signification de l’aigle de sang

L’aigle est un oiseau qui est étroitement lié à Odin. Symbole de puissance et de dominance des cieux, il renvoie directement au père des dieux et protecteur des mondes désigné comme le « dieu aigle ». C’est sans aucun doute pour cette raison que beaucoup d’historiens considèrent l’aigle de sang comme un rituel de sacrifice au dieu Odin.

L’Orkneyinga saga vient renforcer cette théorie à travers la légende de Torf-Einarr. Selon cette histoire antique, le héros viking aurait offert son ennemi Hálfdan en guise de sacrifice au dieu Odin pour célébrer sa victoire.

Par ailleurs, d’autres exemples suggèrent qu’il s’agirait plutôt d’une méthode de vengeance, en particulier pour son père. La popularité de cette hypothèse revient principalement à l’histoire de la mort du roi Ælle de Northumbrie évoquée à maintes reprises dans la littérature.

Les victimes de l’aigle de sang

Bien qu’il ait marqué l’histoire par son atrocité et sa barbarie, l’aigle de sang n’aura fait que 4 prétendues victimes au total. Ce qui n’arrange en rien les choses, c’est le fait que certaines d’entre elles sont fictives, et les histoires pourraient donc être fabriquées en tout point.

En plus de deux légendes vikings, on ne décompte que deux cas très particuliers où le châtiment aurait réellement été utilisé :

  • La revanche des fils de Ragnar sur l’instigateur du meurtre de leur père ;
  • Le sacrifice au dieu Odin de Hálfdan háleggr à la longue jambe par Torf-Einarr.

La légendaire revanche des fils de Ragnar

Tout savoir sur L’Aigle de Sang | L’ultime sacrifice au dieu Odin !

 

La légende de la vengeance de Ivar le désossé et ses frères est l’exemple historique le plus populaire de l’application de l’aigle de sang dans l’unique but de vengeance.

Ragnar Lothbrok, assoiffé de pouvoir et animé par le profond désir d’étendre ses terres, se lance dans la conquête de l’Angleterre. Son orgueil lui joue un mauvais tour, et il tombe malencontreusement dans un piège tendu par le roi Ælle de Northumbrie. Le condamnant à une mort atroce, il le jette dans une fosse aux serpents pour en faire un exemple à quiconque prétend envahir son territoire.

Ayant naïvement déclenché une rage violente dans le camp vikings, il ne soupçonne pas ce qui l’attend en retour. Ainsi, la réponse des fils de Ragnar ne se fit pas attendre ! Pour le châtiment que subit leur père, il n’existe qu’un seul supplice capable de l’égaler ou de le dépasser en termes de violence et d’agressivité : l’aigle de sang ! Le roi ne tarde pas à succomber sous les mains de l’impitoyable Ivar le désossé.

Devenu indéniablement la victime la plus célèbre de cet abominable châtiment, le roi Ælle de Northumbrie est aussi le premier à avoir enduré une mort si atroce. L’histoire de cette vengeance sanguinaire figure sur de nombreuses sources historiques, en particulier le Dit des fils de Ragnarr, relatant à quelques différences près le sort du roi anglais qui a osé défier les Scandinaves.

Cette histoire est devenue un véritable exemple de la fureur des Vikings. Elle est reprise dans différentes adaptations cinématographiques, dont le chef-d’œuvre américain de 1958 « Les Vikings » qui s’en inspire fortement. Des décennies plus tard, c’est la série Vikings qui va choquer les téléspectateurs encore une fois, en reprenant la scène de ce rituel dans ses moindres détails.

Le sacrifice du roi Hálfdan fils Harald

La seconde utilisation historique de la sanction de l’aigle de sang ne se produit qu’un siècle après la mort de Ragnar. Le royaume nordique étant en plein conflit de pouvoirs, sa mort a marqué le début de la division du peuple scandinave.

Gouverné par Harald à la Belle Chevelure, ses nombreux fils, dont Hálfdan, se disputent le trône et la succession du pouvoir. Hálfdan commence par dominer les pays nordiques, puis colonise et chasse de ses terres le jarl Torf-Einarr. Voulant humilier davantage le jarl, il tue son père sans aucune pitié envers cet innocent qui n’est nullement impliqué dans le conflit.

Décidé à venger son père, Torf-Einarr prépare une armée pour combattre Hálfdan l’automne qui suit. Par sa détermination, il réussit à vaincre le prince et à le capturer vivant.

S’inspirant de l’histoire de la vengeance des fils de Ragnar, il décide d’infliger l’aigle de sang à Hálfdan, mais il ne s’arrête pas là. Ce rituel réalisé est voué à être une offrande au dieu Odin, et représente aux yeux du Jarl orphelin le triomphe du bien sur le mal.

L’aigle de sang dans la mythologie viking

Une revue complète de la mythologie viking ne soulève que deux personnages qui auraient subi ce supplice. Ces légendes fictives auraient précédé l’histoire des fils de Ragnar, et leur auraient probablement suggéré cette méthode de torture.

Le Reginsmál et Nornagests þáttr racontent comment le héros viking Sigurd se venge du meurtrier de son père « Lyngvig ». Sigmund, père de Sigurd est un personnage central de la mythologie nordique.

Le Orms þáttr Stórólfssonar cite quant à lui la seconde fois où ce rituel est utilisé. Selon la légende, un géant maléfique dénommé Brúsi tue une divinité nordique mineure « Ásbjörn ». Pour venger la mort de son frère, Ormr fit subir à ce géant le pire supplice, celui de l’aigle de sang. Anti moustiques.

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